Affiliation:
1. Doctorante, programme interdisciplinaire en santé et société (spécialisation communication et ergonomie) Université du Québec à Montréal
2. Professeure au département de communication sociale et publique, Université du Québec à Montréal
3. Professeure au département de danse, Université du Québec à Montréal
4. Professeure au département de sociologie, Université du Québec à Montréal
Abstract
L’influence positive du soutien organisationnel par le biais d’attitudes et de pratiques favorables à la conciliation travail-famille (CTF) est largement reconnue. En revanche, peu d’études ont porté un regard spécifique sur les dynamiques entourant ces pratiques au sein de milieux où une organisation inflexible du temps de travail complique la manifestation de soutien à l’égard de la CTF, tout en créant des défis de conciliation importants. Réalisée en partenariat avec des syndicats québécois, cette étude s’intéresse aux pratiques informelles de CTF au sein de commerces d’alimentation québécois, un secteur d’emploi faiblement rémunéré où les horaires sont imposés, étendus, imprévisibles et variables.
L’analyse thématique d’un corpus de trente entretiens semi-dirigés réalisés auprès de travailleuses syndiquées, de gestionnaires, de représentantes et de représentants syndicaux montre que, en dépit de règles liées à la convention collective, le mode d’établissement des horaires, en apparence neutre, témoigne de l’importance du caractère informel des pratiques de CTF. Ces dernières sont souvent individuelles, voire secrètes, et elles sont perçues comme le fruit d’un traitement privilégié accordé à certaines personnes. Compte tenu de l’accès restreint aux possibilités d’accommodements, ces pratiques peuvent entraîner une dynamique de « chacun pour soi », ce qui affecte la qualité des rapports entre collègues. Certaines mères de famille étaient particulièrement désavantagées par les normes de flexibilité valorisées dans leur milieu de travail. Enfin, des pratiques informelles sont acceptées au sein du collectif si elles sont transparentes et en autant que les gains des uns n’engendrent pas d’injustice perçue pour les autres.
L’étude amène un éclairage sur l’impact collectif des pratiques informelles de CTF en contexte d’horaires atypiques, imprévisibles et variables. Elle montre la nécessité, pour les entreprises ainsi que pour les syndicats actifs dans ces milieux, de créer des conditions favorables au développement de relations interpersonnelles saines et équitables, ainsi que des pratiques qui valorisent l’expression des enjeux de CTF.
Subject
Management of Technology and Innovation,Organizational Behavior and Human Resource Management,Strategy and Management
Reference66 articles.
1. Albertsen, Karen, Anne Helene Garde, Kirsten Nabe-Nielsen, Ase Marie Hansen, Henrik Lund et Helge Hvid. (2013). « Work-life Balance among Shift Workers: Results from an Intervention Study about Self-rostering », International Archives of Occupational and Environmental Health, 87 (3), p.1432-1246.
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3. Ashcraft, Karen Lee et Dennis K. Mumby (2004). Reworking Gender : A Feminist Communicology of Organization, Thousand Oaks, CA: Sage, 280 pages.
4. Barthe, Béatrice, Charles Gadbois, Sophie Prunier-Poulmaire et Yvon Quéinnec. (2004). « Chapitre 8 : Travailler en horaires atypiques », Ergonomie (Hors collection), P. Falzon, dir., Paris : Presses Universitaires de France, p. 129-144.
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Cited by
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