Affiliation:
1. Chaire de recherche du Canada sur la question territoriale autochtone, Département d’histoire, Université du Québec à Montréal
Abstract
Parlant des Innus avec qui les Français de l’Habitation de Québec sont en contact depuis le début du xviie siècle, Champlain constate en 1624 : « l’on n’a point d’ennemis plus grands que ces sauvages. » La formule, qui surprend de prime abord, reflète pourtant une réelle dégradation des rapports entre ces deux nations. Cette dimension conflictuelle des relations franco-innues reste encore peu explorée. Elle a surtout retenu l’attention dans une perspective juridique. Les meurtres de quelques Français par des Innus et les réactions que cela suscita à Québec offrent, en effet, un terrain idéal pour mesurer l’écart qui sépare les prétentions françaises en matière de justice et la réalité des rapports avec les Autochtones. Quels sens faut-il donner aux sursauts de violence qui ponctuent les relations franco-innues dans les années 1610, 1620 et 1630 ? Comment expliquer la « normalisation » subséquente de ces relations et quel sens faut-il lui donner ? Ces questions sont à la base de cet article, qui réexamine la première phase de l’alliance franco-innue à travers le processus de constitution d’un rapport de domination colonial sur les populations autochtones.
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