Abstract
À partir de l’ethnographie d’un réseau de mesures alternatives de la pollution de l’air, cet article aborde la façon dont des mises en cause se forment avec des micro-capteurs. Pour comprendre les conditions de la formation de ces causes, nous analysons les manières dont s’articulent le sens ordinaire de la justice d’individus ou de collectifs et la production de données par les micro-capteurs. En partant des attitudes morales que les individus adoptent par rapport à ces objets, nous identifions deux formes dans lesquelles se déploient les mises en cause : l’alerte et l’affaire. Dans chacune de ces formes, nous analysons comment se façonnent des articulations singulières entre morale et technique lorsque les individus publicisent des liens de causalité entre des sources de pollution et des données. Nous envisageons alors différentes configurations possibles pour la critique environnementale équipée d’objets numériques.
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