Abstract
Cherchant à attirer les femmes qui sont encore fortement minoritaires au sein des univers entrepreneuriaux, et en particulier dans le monde des start-up, les discours de promotion de l’entrepreneuriat insistent sur les apports de ce type d’activité en matière de disponibilité temporelle et d’articulation des temps sociaux. À partir d’une enquête qualitative et quantitative menée entre 2017 et 2019 par entretiens (n = 45) et par questionnaire (n = 501) auprès de fondateurs et de fondatrices de start-up, cet article interroge les effets de la flexibilité temporelle offerte par l’entrepreneuriat sur l’investissement des hommes et des femmes dans leur activité professionnelle. Derrière la valorisation des vertus émancipatrices de l’entrepreneuriat, l’enquête met en évidence des usages genrés de la flexibilité qui, loin de libérer les femmes des problématiques de conciliation, viennent limiter leur temps professionnel, lorsqu’ils ne renforcent pas leur assignation à la sphère domestique.
Reference51 articles.
1. The scientific reproduction of gender inequality: a discourse analysis of research texts on women’s entrepreneurship Ahl H., 2004, Malmö, Liber [u.a.].
2. Sociologie et sociétés Barbier P., Fusulier B., 2015, L’interférence parentalité-travail chez les chercheurs en post-doctorat : le cas des chargés de recherches du Fonds national de la recherche scientifique en Belgique, vol. 47, n° 1, p. 225-248.
3. Travail et emploi Barrois A., Devetter F.-X., 2017, Femmes salariées et non salariées : quelles différences de temps de travail ? , vol. 150, n° 2, p. 101‑130.
4. Notes d’Iéna www.lecese.fr/sites/default/files/pdf/Fiches/2009/NI_2009_27_genevieve_bel.pdf Bel G., 2009, L’entrepreneuriat au féminin, Conseil économique, social et environnemental, n° 351, (consulté le 14 août 2023).
5. Travail, genre et sociétés Benquet M., Laufer J., 2016, Femmes dirigeantes, vol. 35, n° 1, p. 19-25.