Abstract
Quiconque s'est occupé du problème des révolutions n'a pas manqué de se heurter à celui, combien irritant, de la définition. Le mot de révolution s'est chargé, au cours des siècles, de tant de résonances puisées à la réalité ou aux aspirations, que le même mot peut recouvrir des champs scientifiques — sans parler des champs idéologiques — les plus divers (1). II semble, pourtant, qu'on ne puisse pas éviter d'inclure dans son acception une référence au pouvoir et 'entendrai done par révolution toute prise illègale du pouvoir. La définition retenue est suffisamment large pour designer des faits aussi variés qu'une révolution de palais, un coup d'État militaire latinoaméricain ou les révolutions anglaise et francaise. Je maintiens qu'une définition aussi large est nécessaire, si l'on veut éviter le risque de manquer des phénomènes essentiels à la compréhension des sociétés. La littérature sociologique sur les révolutions — combien pauvre et limitée — manifeste le mépris le plus définitif pour les coups d'État militaires. Ce qui ne laisse pas de m'étonner. Car de quel droit décidet-on du degré d'intérêt scientifique d'un probléme? Si un coup d'État peut être de peu d'enseignement, leur retour périodique est, par contre, l'indicateur le plus important de l'état d'une sociét. De plus, une définition plus étroite que la mienne repose sur une décision arbitraire, qu'une autre décision tout aussi arbitraire peut venir contredire.
Publisher
Cambridge University Press (CUP)
Subject
Sociology and Political Science
Cited by
2 articles.
订阅此论文施引文献
订阅此论文施引文献,注册后可以免费订阅5篇论文的施引文献,订阅后可以查看论文全部施引文献