Abstract
Tener persona: Sur l’identité et l’identification dans les sociétés d’Ancien RégimeCet article vise à éclaircir les logiques qui présidaient aux opérations d’identification et de revendication de l’identité personnelle dans la Monarchie espagnole d’Ancien Régime, en les contextualisant au sein de la culture juridique de leur époque. J’analyserai les sources produites par les Juzgados de bienes de difuntos (« Tribunaux des biens des défunts »), chargés d’adjuger les héritages d’attribution incertaine, en vérifiant l’identité et la parenté des personnes impliquées dans des successions à échelle mondiale. Au lieu d’interpréter la « preuve d’identité » de manière évolutionniste, je chercherai à comprendre sa production en partant de la constatation que, durant l’Ancien Régime, la personnalité juridique se concevait comme une possession, revendiquée activement par son usage, publiquement exercé et reconnu. Il s’agira donc de montrer que l’identité était détenue, comme tout autre droit, à travers des « actes de possession », et non simplement grâce à des titres de propriété, considérés plutôt comme une façon de transcrire les actes de possession d’état. L’article avance donc que, dans les sociétés d’Ancien Régime, il fallait continuellement produire la preuve de sa propre identité, en raison non seulement de l’insuffisance des procédures bureaucratiques et des pratiques d’archivage des données, mais, surtout, d’une manière différente de posséder la « chose identité », c’est-à-dire d’une autre façon de « tenir personne ».
Publisher
Cambridge University Press (CUP)
Subject
General Social Sciences,History
Cited by
6 articles.
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