Abstract
Résumé À l’instar d’un derby, qui oppose deux clubs sportifs dont les sièges sont distants de quelques kilomètres (au sein d’une même ville ou d’un même département), un match lors duquel un club provincial français se mesure au club de la capitale française génère inévitablement une passion politique et culturelle. Ainsi, la concurrence sportive est intensifiée par une rivalité interrégionale. De même que dans le football (notamment avec les matches entre le Paris-Saint-Germain et ses concurrents régionaux comme l’Olympique de Marseille ou l’Olympique Lyonnais), les rencontres de rugby entre la formation parisienne du Stade Français et la formation haut-garonnaise du Stade Toulousain attisent autant un fanatisme sportif que des sentiments ou ressentiments extra-sportifs : ces derniers sont la résultante d’une longue histoire administrative. Les rédactions journalistiques ne sont pas extérieures à ces élans passionnels : « co-productrices » du spectacle sportif, elles participent à « faire monter la pression » avant chaque rencontre, et à préparer la prochaine dès l’après-match. Les quotidiens régionaux Le Parisien et La Dépêche du Midi, qui supportent respectivement le Stade Français et le Stade Toulousain, diffusent de fait une information subjective en accord avec leur attachement régional et les attentes de leurs « lecteurs-supporters ».