Affiliation:
1. Département d’anthropologie, Université de
Montréal, Québec, Canada
Abstract
La gestion de la diversité est un enjeu de taille dans les sociétés d’accueil occidentales et les modèles sont nombreux pour tenter de maintenir une certaine cohésion sociale au sein de celles-ci. Au Canada, le multiculturalisme a été le modèle privilégié de mode de gestion de la diversité. Il s’agit d’un paradigme qui présente néanmoins des limites que le fait religieux ne cesse de mettre à l’épreuve. En effet, au cours des dernières années l’on assiste, particulièrement en Occident, à une tension croissante entre le sécularisme, principe fondateur et organisateur des politiques multiculturelles, et le religieux, souvent relégué au domaine de la croyance et du symbolisme, bref à la sphère privée plutôt que publique. Comment cette tension entre le fait religieux et le sécularisme s’est-elle instituée et comment influence-t-elle la mise en œuvre des politiques de gestion de la diversité telles que le multiculturalisme ? Quels enjeux le fait religieux représente-t-il concrètement en termes de gestion de la diversité ? Comment penser la gestion du vivre-ensemble par-delà cette dichotomie ? Quels paradigmes seraient les plus à même de prendre en compte cette diversité religieuse pourtant inhérente aux sociétés contemporaines ? Telles sont les questions abordées dans cet article.