Abstract
Tout nous vient des Amérindiens … ou presque ! Combien de fois avons-nous lu ou entendu ce cliché lorsqu’il est question de l’alimentation des francophones. Ce lieu commun débouche sur l’inévitable corollaire de la tradition et donc sous-entend la pérennité des aliments. Mais qu’en est-il vraiment? À l’analyse de quatre produits de base – le maïs, le sucre, le lard et la pomme de terre –, il devient évident que la tradition alimentaire n’existe pas; notre cuisine soi-disant « traditionnelle » se veut plutôt une construction identitaire du 19e siècle. Il existe plutôt des modèles alimentaires qui perdurent de trois à quatre générations jusqu’à ce que la quatrième ne soit plus en contact avec la première qui se veut la gardienne des valeurs. Et ces valeurs reflètent la culture, car, pour reprendre l’expression de Massimo Montanari, « Cibo come cultura – Food is culture ». Manger reflète par conséquent le savoir et l’apprentissage et se définit ainsi au moyen de goûts et de dégoûts, d’associations et d’exclusions d’aliments, mais aussi à travers la production et de la consommation de ceux-ci. L’acte reflète donc une certaine altérité, qui se situe également au carrefour de quatre cultures – l’amérindienne, la française, la britannique et l’américaine – avant de s’internationaliser. Dès lors faut-il parler d’identité alimentaire ou d’identification alimentaire, selon l’expression de Peter Scholliers ?
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