Author:
Sofer Danielle,Rhéaume Martine
Abstract
La musique a souvent servi de vecteur d’expression sexuelle. Mais dans un contexte musical saturé par de nombreux phénomènes sonores, les outils d’analyse musicale peuvent être limités dans leur capacité à mettre en évidence des actes sexuels, le plaisir ou la satisfaction. Centré sur l’expérience et la perception sonore, cet article remet en question le discours commun du théoricien de la musique désincarné et désintéressé. Il est y proposé que, plutôt que de négliger les discours sexuels, certains théoriciens de la musique partageant les mêmes idées ont plutôt établi un véritable champ fondé sur la conception commune selon laquelle le sexe et la musique sont (dans certains cas) interchangeables. L’article propose que la méta-théorisation de ces prises de position constitue une « épistémologie sociale » discursive, positionnant des contributions très diverses comme faisant partie de la « norme » musicale fondamentale de ce que l’on appelait autrefois la « théorie musicale dominante ».