Affiliation:
1. Université du Québec à Montréal
Abstract
On connaît le sort que l’histoire a réservé à la critique biographique : condamnée sans appel depuis Proust, elle reposerait sur l’illusion que l’oeuvre « appartient » à son auteur, que l’homme est l’oeuvre. Or, s’il y avait en effet une grande part d’aveuglement dans le travail de Sainte-Beuve, les modernes que nous sommes se sont néanmoins rendu compte, au cours des vingt ou trente dernières années, que l’on était sans doute allé un peu vite en liquidant l’auteur et en installant à sa place une pure « instance scripturaire » tout aussi mythique que l’écrivain lui-même. Tenant pour acquis, avec Alain Brunn, qu’« [é]crire la vie d’un auteur constitue une façon de prendre une décision sur l’oeuvre, de choisir d’enraciner en elle la signification de son texte » (L’auteur, 2001), l’analyste aborde dans cet article deux ouvrages de Michel Schneider, Maman (1999), sur Proust, et Baudelaire, les années profondes (1994), qui constituent ce qu’il appelle des « biographies critiques ». Il cherche, d’une part, à voir comment, dans ces deux livres à teneur biographique, le biographe est conduit à rendre raison des oeuvres de son biographié, et, d’autre part, à comprendre dans quelle mesure le discours critique, en contexte biographique, est forcé de tenir compte de ce « réprouvé » de la modernité littéraire qu’est l’auteur.
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