Abstract
Cet article mobilise la théorie des rapports d’appropriation de Guillaumin pour analyser l’entretien mutuel et les transformations des rapports sociaux de race et de sexe à l’Île Maurice dans la deuxième moitié du XXe et au début du XXIe siècle. Il prend pour objet l’évolution de l’exploitation spécifique des femmes noires depuis le système des plantations, à partir de l’interprétation de la façon dont des femmes mauriciennes employées des services domestiques définissent leur exploitation. L’article montre que l’exploitation du travail domestique de subsistance constitue le point nodal de l’articulation des formes de l’appropriation des femmes noires, de l’extension de leur appropriation dans le contexte actuel de crise de la production et de la création d’un sujet social qui cherche la réappropriation de son individualité en « travaillant pour soi-même ».
Reference54 articles.
1. Allen, R. B. (1999). Slaves, Freedmen, and Indentured Laborers in Colonial Mauritius. Cambridge : Cambridge University Press.
2. Beneria, L. (1979). Reproduction, production and the sexual division of labour. Cambridge Journal of Economics, 3, 203-225.
3. Bazin, L. (2014). Le travail : un phénomène politique complexe et ses mutations conjoncturelles. Politique Africaine, 133, 7-23.
4. Blin, M. (2008). Export-Oriented Policies, Women’s Burden and Human Development in Mauritius. Journal of Southern African Studies, 34(2), 239-253.
5. Boswell, R. (2005). Unravelling Le Malaise Créole : Hybridity and Marginalisation in Mauritius. Identities : Global Studies in Culture and Power, 12, 195-221.