Les territoires mouvants de l’intimité :
entre inégalités spatiale et temporelle. Le cas des familles solos
contemporaines
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Published:2020-07-06
Issue:34
Volume:
Page:
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ISSN:1708-6310
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Container-title:Enfances, Familles, Générations
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language:
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Short-container-title:efg
Affiliation:
1. Docteure en sociologie, Chercheure associée au Laboratoire du CERLIS, Université Paris Descartes
Abstract
Cadre de la recherche : Depuis plusieurs
années, on assiste à une augmentation des divorces et des séparations en France
(Buisson et al., 2015). En Île-de-France, et plus
particulièrement à Paris, le nombre de familles monoparentales continue de
progresser (Drieux et al., 2016). Ces configurations
familiales, plus fréquentes dans les zones urbaines (Ibid., 2016), posent des
problématiques spécifiques aux individus concernés, telles que la reformulation
du rôle parental (Martial, 2016), la gestion de l’espace et de l’intimité
(Martin, 2001).
Objectifs : L’objectif de cet article est
de comprendre comment se recomposent les territoires de l’intimité suite à
l’entrée en parentalité solo, en étudiant les rapports à l’espace et au temps de
ces parents depuis la séparation.
Méthodologie : Pour répondre à ces
interrogations, nous nous appuierons sur une enquête qualitative menée en France
auprès de 54 « parents solos » (18 pères et 36 mères), qui ont la résidence
quotidienne de leur(s) enfant(s) âgé(s) de moins de 18 ans à leur domicile, et
habitent sans conjoint(e).
Résultats : Les résultats de cette
recherche suggèrent que l’entrée en parentalité solo engendre des changements de
perception dans la vie des parents. Ces derniers doivent établir de nouvelles
frontières temporelles et spatiales, parfois modulables au cours de la journée
afin de conserver les territoires de l’intimité de chacun des membres de la
famille. Si les pères et les mères se distinguent quant aux circonstances
d’entrée en parentalité solo, ils se différencient moins dans leur gestion de
l’intimité et de l’espace. Toutefois, on observe une reconduction de certaines
inégalités spatio-temporelles liées aux conditions d’entrée en parentalité solo.
Conclusion : Bien que les parcours ayant
mené ces parents à la parentalité solo soient variés, tous témoignent d’une
évolution similaire dans leur rapport au temps et à l’espace. Si certaines
distinctions de genre peuvent être soulignées, tous s’accordent
sur la mise en retrait de leur potentielle intimité conjugale au profit de
l’intimité familiale, plus conforme à l’intérêt supérieur de l’enfant.
Contribution : Peu de travaux portent
sur les familles solos contemporaines à partir d’une approche compréhensive et
genrée. Par ailleurs, la question des rapports au temps et à l’espace depuis
l’entrée en parentalité solo n’a pas encore été abordée pour cette population
spécifique. L’enjeu de cette contribution est d’apporter quelques éléments de
compréhension relatifs à ces questionnements.
Publisher
Consortium Erudit
Subject
Social Sciences (miscellaneous),Anthropology,Social Psychology
Reference44 articles.
1. Bessin, M., 2009, « Parcours de vie et temporalités 2. biographiques : quelques éléments de problématique », Informations sociales, 2009/6 (n°156), p. 12-21. 3. Bourdieu, P., 1986, L'illusion biographique, Actes de la recherche en sciences sociales. Vol.
62-63, pp. 69-72. 4. Buisson, G., Costemalle, V. et Daguet, F., 2015, « Depuis
combien de temps est-on parent de famille monoparentale ? », Insee Première, n°1539, Mars. 5. Chardon, O., Daguet, F., Vivas, E., 2008, « Les familles
monoparentales. Des difficultés à travailler et à se loger », Insee Première, n°1195.
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