Abstract
Historiquement, le patrimoine et les monuments sont associés aux puissants, au contraire des catégories populaires. Dans le cas de l’industrie, la mise en patrimoine des héritages traduit fréquemment des rapports interclassistes de domination et d’exploitation. Mais la dimension spatiale des mémoires peut aussi constituer un moyen de dénonciation, de lutte et de résistance face aux inégalités sociales. La mémoire et le patrimoine sont donc des instruments de pouvoir sur et dans l’espace et des objets particulièrement pertinents pour analyser les relations entre groupes sociaux. Cet article s’appuie sur un ensemble de recherches menées depuis une quinzaine d’années et portant sur l’analyse des rapports de pouvoir dans la production des espaces urbains, saisis à partir des thématiques patrimoniales et mémorielles. Il cherche à montrer, à travers quatre cas d’études français, comment la patrimonialisation des héritages industriels renseigne sur les rapports socio-spatiaux de classes.
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