Abstract
La relecture du Roman de la rose ou de Guillaume de Dole (1212-1214) fait apparaître que, au contraire de ce que l’on a souvent avancé, ce roman lyrico-narratif répond à des objectifs qui vont bien au-delà de la thésaurisation des chansons qu’il « brode » à la trame du récit. L’examen méthodique de la laisse épique et des 46 fragments lyriques qui y sont insérés fait plutôt apparaître que l’invention le dispute fortement à la conservation et à la monumentalisation que l’on serait en droit d’attendre d’une « anthologie ». En effet, il y a dans l’ensemble des pièces rapportées quelques morceaux qui se détachent du lot et qui invitent au réexamen des frontières médiévales entre les différentes pratiques imitatives. En l’absence de tout autre témoin manuscrit, les analyses thématique, stylistique et formelle de la chanson que l’auteur attribue à « Gautier de Saguies » et de la laisse qu’il dit emprunter au Gerbert de Metz tendent plutôt à suggérer que le romancier a succombé à la tentation du pastiche.
Subject
Literature and Literary Theory
Cited by
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