Affiliation:
1. Enseignant-chercheur, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université de Dschang, Cameroun
Abstract
Le fait d’étudier des sujets tabous – en ce sens qu’ils font toujours l’objet de déni et d’effroi − comme le rapport à la mort, la représentation de la survivance de l’âme et les rites funéraires traditionnels ou numériques présente un intérêt à plusieurs points de vue. D’abord, sur le plan phénoménologique, il s’agit d’observer et de décrire les nouvelles pratiques communicationnelles dans l’espace socioculturel. Puis, sur le plan méthodologique, la démarche de recherche sollicite les apports de diverses disciplines qui vont de l’anthropologie à la sociologie de la mort en passant par les sciences de l’information et de la communication. Cet article analyse les « nouvelles liaisons » avec les morts à l’aune du numérique (Bourdeloie et al., 2016) à partir de données recueillies au Cameroun. En favorisant l’émancipation des cultures face à certaines contraintes, Internet oblige à repenser les modes de médiation avec l’au-delà. Les résultats de cette recherche montrent que même dans un contexte de faible pénétration d’Internet et de fortes croyances dans l’efficacité des rites traditionnels cette technologie bouleverse les usages et se révèle un dispositif d’accompagnement plutôt que de substitution.
Reference13 articles.
1. BAUDRY, P. (2001). « La mémoire des morts », Tumultes, vol. 1, no 16, p. 29-40.
2. BOURDELOIE, H. (2015). « Usages des dispositifs numériques et communication avec les morts. D’une reconfiguration des rites funéraires », Questions de communication, no 28, p. 101-125.
3. BOURDELOIE, H., C. MINODIER, M. PETIT et S. HOUMAIR (2016). « De la vie numérique des morts. Nouveaux rites, nouvelles liaisons », dans F. LIÉNARD et S. ZLITNI (dir.), Médias numériques & communication électronique, Actes du colloque international, IUT Le Havre, p. 837-850.
4. BRUBAKER, J. R., G. R. HAYES et P. DOURISH (2013). « Beyond the grave: Facebook as a site for the expansion of death and mourning », The Information Society, vol. 29, no 3, p. 152-163.
5. GEORGES, F. (2009). « Représentation de soi et identité numérique. Une approche sémiotique et quantitative de l'emprise culturelle du web 2.0 », Réseaux, vol. 2, no 154, p. 165-193.