Dons cachés, normes matrimoniales et règles d’héritage dans les échanges au sein des ménages à Lubumbashi

Abstract

Régulièrement, nous entendons que les Africains sont solidaires. Ce discours encensant cache bien d’autres formes d’échanges entre les parents, notamment les aides clandestines envers les familles d’origine des conjoints. Le plus souvent, on se contente des réalités présentées sur la sphère publique comme le transfert aux parents des biens matériels et de l’argent pour essentialiser la solidarité dite africaine. Un double jeu social entre les solidarités officielles et ostentatoires (les hébergements) et les solidarités officieuses et cachées (aides clandestines) détermine les recompositions familiales. En même temps, les aides clandestines soulèvent la question des limites entre l’immoralité et la moralité dans l’exercice des solidarités. Cet article poursuit deux objectifs : décrire les coulisses des pratiques de la solidarité dans les ménages et établir une relation entre les aides clandestines et les normes matrimoniales.