Abstract
Dans les Côtes d’Armor, en Bretagne, deux projets d’extraction de ressources naturelles font face à de fortes contestations locales à partir de 2016. Il s’agit d’une part du permis exclusif de recherche minière (PERM) de Loc-Envel, dans les terres, et d’autre part de la concession de sable coquillier de la Pointe d’Armor, sur la côte. Bien que géographiquement proches, ces deux mobilisations se structurent différemment : alors que la mobilisation contre le PERM de Loc-Envel prend la forme d’une coalition souple, celle contre l’extraction de sable se structure en organisation de coalition (Staggenborg, 1986). Comment expliquer ces divergences, sur un territoire réduit, dans la structuration de ces mobilisations ? Pour répondre à cette question, nous interrogerons le poids des héritages locaux, mais également des processus de cadrage dans la structuration des mobilisations environnementales. Une problématisation qui, si elle prend un tour plutôt contre-expert sur la côte et plus territorialisé dans les terres, ne s’inscrit ici que marginalement dans une critique de l’extractivisme (Bednik, 2016).
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