De la migration de style de vie au mode de vie mobile
Author:
Amit Vered1, Kerbiriou Anne-Hélène
Affiliation:
1. Département de sociologie et d’anthropologie, Université Concordia, 1455, boulevard de Maisonneuve Ouest, Montréal (Québec) H3G 1M8, Canada
Abstract
L’une des critiques le plus souvent adressées au concept du « paradigme de la mobilité » de Mimi Sheller et John Urry (2006) est qu’il englobe trop de types de mobilité différents et que, ce faisant, il risque d’occulter d’importantes distinctions entre les motivations, les circonstances, les formes et les conséquences des déplacements à travers le monde. Mais il y a aussi des avantages importants à élargir la notion de « mobilité ». Tout d’abord, plutôt que de traiter a priori les différentes formes de mobilité comme des silos de recherche distincts, ce type d’expansion nous permet d’interroger les relations, les chevauchements et les intersections ainsi que les distinctions entre les différents modes de déplacement dans le monde. Dans ce traitement, la mobilité devient un cadre permettant d’élargir l’éventail des questions sur la mobilité que nous pouvons approfondir plutôt que de présupposer les réponses par le biais d’une classification préalable. Mais les premières discussions (par exemple Cohen et al. 2015) introduisant l’idée de « mode de vie mobile » paraissent impliquer une tentative de chevauchement des interprétations tant restrictives qu’élargies de la mobilité, ce qui n’est pas toujours aisé. Dans cet essai, je souhaite faire valoir que le fait de lancer des discussions sur le mode de vie mobile en le distinguant d’autres formes de déplacement telles que la migration permanente, temporaire ou saisonnière sape une partie des attentes liées à cette notion. Le passage, dans la terminologie, de « migration de style de vie » (lifestyle migration) à « mode de vie mobile » (lifestyle mobility) peut et doit permettre d’examiner de manière plus ouverte ou plus large la relation entre le mode de vie, le volontarisme, le travail, les voyages, les séjours et l’installation, les projets de vie, les concours de circonstances et le hasard. Autrement dit, la notion de « mobilité liée au mode de vie » peut être plus utile si elle échappe à une définition restrictive au profit d’une notion plus élargie qui s’avérera par conséquent utilement ambiguë, avec laquelle il est bon de réfléchir.
Publisher
Consortium Erudit
Reference31 articles.
1. Amit V., 2006, « Claiming Individuality Through “Flexibility”: Career Choices and Constraints Among Traveling Consultants » : 90-109, in V. Amit et N. Dyck (dir.), Claiming Individuality: The Cultural Politics of Distinction. Londres, Pluto Press. 2. Amit V., 2010, « The Limits of Liminality: Capacities for Change and Transition Among Student Travelers » : 54-71, in N. Rapport (dir.), Human Nature as Capacity: An Ethnographic Approach. Oxford et New York, Berghahn Books. 3. Amit V., 2012, « Migration and Other Forms of Movement » : 20-29, in R. Fardon, O. Harris, T. H. J. Marchand, M. Nuttall, C. Shore, V. Strang et R. A. Wilson (dir.), The SAGE Handbook of Social Anthropology. Los Angeles, Londres, New Delhi, Singapour et Washington, SAGE. 4. Amit V. (dir.), 2007, Going First Class? New Approaches to Privileged Travel and Movement. New York et Oxford, Berghahn Books. 5. Amit V. et C. Knowles, 2017, « Improvising and Navigating Mobilities: Tacking in Everyday Life », Theory, Culture & Society, 34, 7-8 : 165-179.
Cited by
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