Abstract
Il est ici soutenu qu’une éthique du discours, appuyée sur la théorie des actes de discours et la théorie de la rationalité dans l’action de John Searle, affranchit le locuteur de toute incrimination morale, dégage le discours lui-même d’une incidence morale intrinsèque et impute à l’allocutaire une part nécessaire dans la production discursive de considérations morales. Le double argument à l’appui cette thèse est que la déontologie de l’accomplissement discursif (les engagement et obligations qu’il génère) est structurelle et amorale et que la moralité relève de la dimension perlocutoire de l’activité discursive.
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