Affiliation:
1. Anthropologue et enseignant, Université de Corse
Abstract
À Sulawesi, en Indonésie orientale, protégés par une région montagneuse et isolée, les Toraja Sa’dan ont subi la colonisation hollandaise plutôt tardivement (à partir de 1905). En dépit des conflits interreligieux qui ont marqué le XXe siècle, le syncrétisme constitue aujourd’hui encore une réalité quotidienne, rassemblant notamment les chrétiens (protestants, catholiques, pentecôtistes...), les musulmans et les derniers pratiquants des cultes autochtones. Le rapide essor du tourisme a ébranlé les valeurs et les habitudes des villageois, tout en proposant une autre voie d’affirmation de l’identité culturelle des Toraja. C’est dans ce contexte que les fêtes « traditionnelles », en particulier celles liées au culte des morts, connaissent une nouvelle vie, non sans transformations irrémédiables. La mise en tourisme de la société n’occulte pas encore la ritualisation du spectacle de la mort. Cette contribution évoque tour à tour l’histoire de la difficile relation entre politique et religion en terre toraja et les liens étroits entre politique, tourisme et sacré, à travers la culture et les cérémonies religieuses locales.
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