Affiliation:
1. Université Sorbonne Paris Nord, Laboratoire Éducations et Pratiques de Santé
Abstract
Dans le domaine médical, l’éthique est généralement envisagée à travers le prisme du soin, mais elle l’est plus rarement à travers celui de l’éducation. Or la prévalence croissante des maladies chroniques associée à la demande d’autodétermination des personnes a conduit le système de soins à mettre en oeuvre l’éducation des personnes malades pour favoriser leur capacité à prendre soin d’elles-mêmes. Antipaternalistes dans leurs fondements théoriques, ces interventions peuvent néanmoins buter sur l’écueil du moralisme implicite ou de l’utilitarisme. Dans cet article, nous discutons des apports de l’éthique minimale pour envisager une relation éducative déchargée des attentes morales vis-à-vis des personnes malades et permettre l’éducation critique aux normes sociales qui influencent les attitudes en santé. Nous argumentons également en faveur à la fois de la nécessité d’un « maximalisme » des stratégies et des moyens éducatifs visant à rendre effective l’éthique minimale dans l’autonomisation des patients en santé. Notre réflexion est contextualisée au regard des interventions éducatives dispensées auprès de la population adolescente vivant avec une maladie chronique.
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