Abstract
La démarche de la psychomécanique est en principe hypothético-déductive, la théorie prenant son départ à une exigence absolue — un « inévitable » — et procédant déductivement jusqu’à la rencontre avec les faits : Guillaume pose par exemple dans Temps et verbe (1965) que toutes les langues construisent leur systématique verbale à partir d’un présent universel α/ω). Le modèle qu’il élabore pour le russe comme celui de Meney (1974a et b, 1975), bien qu’incompatibles entre eux, acceptent ce postulat qui entraîne des problèmes de cohérence interne et, en bout de course, la non-satisfaction de l’exigence minimale d’adéquation d’observation. L’hypothèse de remplacement que je propose, limitée à l’indicatif, révoque sa division en époques au bénéfice de la combinatoire de deux systèmes aspectuels, l’un lexical, l’autre grammatical. Cette solution, qui range le russe parmi les langues exclusivement aspectuelles, s’impose par sa simplicité, sa cohérence, son accord avec la sémiologie et son efficacité sur le plan empirique.
Reference19 articles.
1. CHALMERS, A.F. (1987) Qu'est-ce que la science? Paris, Éditions La Découverte.
2. GUILLAUME, G. (1964) Langage et science du langage, Paris, Nizet et Québec, Presses de l'Université Laval.
3. GUILLAUME, G. (1965) Temps et verbe, Paris, Champion.
4. GUILLAUME, G. (1973) Principes de linguistique théorique, Québec, Presses de l'Université Laval et Paris, Klincksieck.
5. LE FLEM, C.D. (1988) "Réalité et fiction du temps opératif en psychomécanique du langage", Revue québécoise de linguistique, volume 17, n°1, pp. 107-136.