Affiliation:
1. Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII)
Abstract
Cet article évalue la contribution des technologies de l’information à la croissance française au niveau macroéconomique. Nous mettons l’accent sur le rôle de la qualité du travail dans l’évolution de la productivité, notamment sur la période 1982-2001 et analysons les facteurs qui favorisent ou au contraire détériorent cette qualité.
L’une des raisons, pour lesquelles la France et l’Allemagne restent en retrait des États-Unis et du Royaume-Uni en matière de contribution du capital lié aux technologies de l’information, est à rechercher non pas dans les taux de croissance mais dans les parts de l’investissement en technologies de l’information, la part américaine dans les investissements non résidentiels totaux étant deux fois plus élevée que les parts française et allemande.
La contribution des technologies de l’information à la croissance de la productivité horaire s’est sensiblement élevée entre 1990-1995 et 1995-2001. Cette accélération, qui se double d’une hausse de la productivité multifactorielle ne s’est pas accompagnée d’une amélioration de la qualité du travail. Celle-ci a régulièrement augmenté en France jusqu’à la période 1990-1995, grâce à la contribution de l’éducation. Cependant, sur la dernière période, la baisse de la qualité du travail français est concomitante à la hausse des heures travaillées des catégories de travailleurs moins bien rémunérés, en particulier les jeunes.
La différence d’accélération de la productivité multifactorielle entre la France et les États-Unis, favorable à la France sur la dernière période, témoigne de l’emploi accru aux États-Unis des intrants. La baisse du chômage des non-qualifiés tend par ailleurs à y modérer la contribution des diplômes à la qualité du travail sur la décennie quatre-vingt-dix par rapport à la décennie précédente.