Author:
Denis Gérard,Bergeron Catherine,Jacob-Racine Romy,Leblanc Michaël,Lavoie Claude
Abstract
Les lichens, très sensibles à la pollution de l’air, sont souvent absents des
quartiers centraux des grandes agglomérations urbaines (déserts lichéniques). Nous
avons comparé le couvert d’espèces de lichens corticoles sur des arbres inventoriés
dans 105 stations d’échantillonnage dans la ville de Québec en 1985 et 1986 à celui
recensé aux mêmes endroits en 2016. Le couvert lichénique total a augmenté dans 80 %
des stations revisitées en 2016, avec une hausse moyenne de 86 %, toutes espèces et
toutes stations confondues. Candelaria concolor est l’espèce de lichen dont
le couvert a connu la plus forte hausse (+91 %), alors que les 3 espèces les plus
sensibles à la pollution (Evernia mesomorpha, Flavoparmelia caperata et
Punctelia rudecta) sont celles avec les moins fortes hausses. On a
néanmoins détecté la présence de F. caperata dans bien plus de stations en
2016 (34) qu’en 1985 et 1986 (21), y compris dans les quartiers centraux. Le désert
lichénique observé dans les quartiers centraux de Québec en 1985 et 1986 a
totalement disparu en 2016. L’augmentation du couvert lichénique à Québec est
cohérente avec la diminution notable des niveaux de dioxyde de soufre enregistrés
dans la ville depuis le début des années 1990.