Abstract
Depuis la fin des années 2000, une trentaine de projets de mines métalliques ont vu le jour en Europe, à rebours de la tendance à délocaliser les investissements miniers vers le Sud global. L’Andalousie est à l’avant-garde de ce processus de réactivation minière avec sept nouvelles mines métalliques et d’autres projets sur le point d’aboutir. De tels projets adviennent avec le soutien des pouvoirs publics à l’échelle régionale, nationale, mais aussi européenne, depuis que la Commission européenne a présenté, en 2008, l’Initiative matières premières. Comment l’extraction minière apparaît-elle comme une solution en contexte de crise économique, sociale et environnementale ? Cet article développe un premier niveau de réponse à partir de l’analyse des discours institutionnels de la relance minière. De l’Union européenne à l’Andalousie, il montre d’abord comment le travail de conviction décelable dans ces discours publics produit un énoncé consensuel, par lequel la « solution » de la relance minière intègre un éventail hétéroclite de motifs et repose sur des formules qui visent à neutraliser les contradictions. La stabilisation de l’énoncé de la relance minière favorise ensuite l’alliance d’acteurs publics et privés autour de deux objectifs d’action publique. D’une part, l’énoncé promeut une politique de la connaissance qui soutient l’exploitation des sous-sols. D’autre part, le ciblage des États comme responsables de la sous-exploitation des matières premières européennes conduit à un second objectif, celui de repenser la politique des sous-sols pour y incorporer l’impératif minier.
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