Affiliation:
1. Institut national d’études démographiques (INED)
2. Institut d’études démographiques de l’Université Bordeaux IV, France
3. Université du Havre et Institut d’études démographiques de l’Université Bordeaux IV, France
Abstract
Au cours de l’histoire de l’Espagne, les diverses autorités ont essayé d’unifier le pays notamment en promouvant la culture castillane au détriment des particularités identitaires locales, et en interdisant l’usage des langues régionales. Mais, depuis la fin des années 1980, de nouvelles dispositions législatives ont permis de proclamer le caractère co-officiel de certaines langues régionales, et des lois de « normalisation linguistique » réglementent l’emploi de ces langues dans le domaine de l’enseignement. On s’est interrogé sur l’efficacité d’un système d’enseignement bilingue, et par conséquent sur le maintien, ou le déclin, de l’importance du rôle de la famille dans la diffusion des langues, suite à l’introduction des langues régionales dans l’enseignement. Cet article met en évidence que les pouvoirs publics se sont partiellement substitués à la famille quant à la transmission de ce patrimoine culturel que sont les langues régionales, en obligeant leur apprentissage à l’école. C’est la raison pour laquelle la proportion de la population qui maîtrise la langue régionale de sa Communauté autonome augmente, y compris chez les non-natifs.