Affiliation:
1. World Population Program, International Institute for Applied Systems Analysis
2. Au moment de rédiger cet article, Guillaume Marois était à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage, Université de Montréal
3. École d’urbanisme et d’architecture de paysage, Université de Montréal
4. Centre Urbanisation Culture Société, Institut national de la recherche scientifique
Abstract
Au cours des 20e et 21e siècles, la région métropolitaine de Montréal a connu plusieurs vagues successives d’immigration provenant de plusieurs pays et abrite aujourd’hui nombre de communautés d’origines diverses. Si la théorie de l’assimilation spatiale prévoit que peu à peu, les immigrants tendent à avoir des comportements comparables à ceux des natifs en matière de localisation résidentielle, ce processus peut suivre différentes dynamiques dans la région métropolitaine de Montréal, puisqu’elle est historiquement peuplée de deux grandes communautés natives, les francophones et les anglophones, qui ont chacun des comportements résidentiels distincts. L’objectif de cet article est de mesurer et d’analyser la cohabitation résidentielle des personnes issues de l’immigration avec les communautés d’accueil francophone et anglophone. La population étudiée est sélectionnée dans l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 et est constituée de la population vivant dans un ménage dont le principal soutien est soit lui-même né à l’étranger, soit a un parent né à l’étranger. Pour chacune des quinze plus importantes communautés immigrantes, nous avons construit deux modèles de régressions ayant comme variables dépendantes respectivement la proportion de francophones de 3e génération vivant dans le quartier et la proportion d’anglophones de 3e génération, de manière à calculer des indices d’interaction standardisés selon une série de variables indépendantes (âge, sexe, durée de résidence, scolarité, revenu et connaissances linguistiques). Il en ressort que dans l’ensemble, l’assimilation spatiale des communautés immigrantes ne se fait pas en référence aux francophones majoritaires, mais plutôt en référence à la minorité anglophone. Une forte hétérogénéité s’observe toutefois entre les communautés et au sein de celles-ci.
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