Affiliation:
1. Université de Lille, Lille, France
Abstract
Les lexèmes minstrel et blackface n’ont apparemment aucune traduction lexicalisée en français, langue qui recourt, le plus souvent, à une stratégie de report pour leur emploi. Cet article se penche sur les raisons susceptibles d’expliquer cette situation et considère les choix linguistiques de divers médias pour assurer leur compréhension par un public francophone. On s’attache, en premier lieu, à recenser leurs définitions lexicographiques en langue (dictionnaires unilingues, bilingues, corpus informatisés, moteurs de traduction électroniques) et en discours (articles scientifiques et presse généraliste). Il s’agit ensuite d’étudier l’historicité de ces termes, fortement ancrés dans l’histoire afro-américaine, pour contextualiser, en diachronie, leur usage, en s’appuyant sur le concept de langue-culture. On procède alors à une étude de cas comparative dans le domaine cinématographique, qui conduit, in fine, à une réflexion sociolinguistique sur les enjeux de traduction des termes racialisés de l’anglo-américain au français. Nous exploitons pour cela les apports de la traductologie, la linguistique et la lexicologie.