Représentations télévisuelles des basketteuses lors des championnats du monde et des Jeux olympiques : une incarnation de la nation contextuelle et ambivalente

Abstract

Les médias reproduisent les stéréotypes de genre dans le sport en sous-médiatisant le spectacle sportif des femmes et en discréditant les sportives qui ne sont pas conformes à la norme (Montañola 2011). À rebours de ces constats, les basketteuses participent aux compétitions dans des tenues qui ne laissent pas apparaître les courbes de leur corps (short et tee-shirt large, hormis quelques exceptions) et se mettent en scène dans des situations de rivalité où le contact physique est la norme. Afin d’analyser les représentations des basketteuses de haut niveau en France, l’auteure a effectué une analyse socio-sémiotique à partir d’un corpus de retransmissions de compétitions sportives des championnats du monde et des Jeux olympiques sur une période de dix années, de 2005 à 2015, de manière diachronique pour saisir les moments de ruptures et les discontinuités (Foucault 1969). Elle montrera que, de 2005 à 2008, les basketteuses françaises étaient trivialisées par les commentateurs sportifs. Puis, de 2009 à 2012, en raison de résultats sportifs décrits comme étant historiques lors des retransmissions de compétitions des Jeux olympiques, les performances sportives des basketteuses françaises ont été reconnues, et cette équipe a été présentée comme incarnant la nation. Enfin, entre 2013 et 2015, n’ayant pas accompli d’exploits sportifs exceptionnels, ces athlètes n’étaient plus dépeintes de façon aussi élogieuse.