Affiliation:
1. Professeur en criminologie, Institut de recherche sociale sur les drogues, Faculté de Droit, Université de Gand (Belgique)Correspondance : Institut de recherche sociale sur les drogues (ISD), Université de Gand, Universiteitsstraat 4, B-9000 Gand, BelgiqueTél. : + 32 9 264 69 62tom.decorte@ugent.be
Abstract
Les interventions d’ordre politique et juridique entourant la consommation de drogues découlent principalement de la croyance répandue voulant que les drogues illicites génèrent une dépendance qui, elle, engendre le chaos. Cela étant dit, nos connaissances sur les divers schémas de consommation de substances licites et une foule d’études scientifiques sur l’usage contrôlé de drogues illicites et l’arrêt spontané de consommation de celles-ci remettent en question l’opinion généralisée voulant que l’usage mène inexorablement à une perte de contrôle. Pour comprendre comment et pourquoi certains usagers perdent le contrôle de leur consommation, nous devons chercher à savoir comment et pourquoi tant d’autres arrivent à acquérir ce contrôle et à le garder.
Le contexte social peut créer de nouvelles sanctions sociales informelles (comme définies par N.E. Zinberg) et des rituels (contrôles informels). En diffusant de l’information selon plusieurs mécanismes informels, le contexte social est un facteur essentiel de l’usage contrôlé des substances intoxicantes. Contrairement à ce qui se passe avec les substances licites, les occasions d’apprendre à contrôler l’usage de drogues illicites sont extrêmement limitées.
L’un des principaux stimuli externes influant sur les processus naturels d’autorégulation informelle est la définition sociale des drogues et des consommateurs véhiculée par la politique formelle en matière de drogues. La politique actuelle – axée particulièrement sur la répression – ne réussit pas à encourager une consommation sécuritaire et même paralyse dans une large mesure le développement et la transmission de normes sécuritaires. Les mécanismes de contrôle formel actuels encouragent la formation de sous-cultures déviantes d’usage de drogues illicites, engendrent et amplifient les stéréotypes négatifs (le junkie, le criminel, l’individu violent) et entravent la diffusion des rituels de contrôle et des sanctions sociales concernant la consommation dans son ensemble.
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