Affiliation:
1. Maître de conférences en science politique, Université Lyon 2/TRIANGLE
Abstract
L’article analyse une controverse autour de la conservation de tours d’extraction désaffectées dans un ancien bassin minier français. Les mobilisations et tout autant les non-mobilisations autour de cet enjeu sont révélatrices d’une variété de positions à l’égard de l’appropriation tant matérielle que symbolique de l’espace urbain. L’analyse des logiques de distribution des attitudes (hostiles, favorables ou indifférentes) montre une configuration d’acteurs et de groupes divers (administration culturelle, élus, association mémorielle, syndicats, habitants) dont les rapports à l’enjeu et les raisons d’agir sont spécifiques et se révèlent peu compatibles. La conservation de traces du passé industriel, sous la forme particulière de la mise en patrimoine, relève donc d’une forme de volontarisme dont il est intéressant d’observer les conditions de félicité dans un espace territorial donné. L’échec final de l’entreprise de conservation met en lumière la faible autonomie institutionnelle, politique et sociale du répertoire culturel d’aménagement de l’espace.
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