Affiliation:
1. Professeure associée, Département de sociologie et d’anthropologie, Université d’OttawaChercheure associée, Max Planck Institute für etnologische forschung, Halle / Saale, AllemagneCorrespondance : Université d’Ottawa, Pavillon Desmarais, 55, rue Laurier, Ottawa (Ontario) Canada K1N 6N5Téléphone : 613 562-5800, poste 6134
Abstract
L’article se penche sur le rôle de guérison que jouent les plantes à l’intérieur du mouvement rastafari sud-africain dans les townships de Cape Town, notamment sous l’angle de l’anthropologie de la santé, des sciences et des technologies. Par une recherche plus globale, l’auteure procédera au suivi ethnographique de la trajectoire de la plante médicinale indigène sud-africaine Artemisia afra (A. afra) alors que celle-ci traverse diverses étapes préparatoires conduisant aux essais cliniques. Le double objectif de vérification scientifique et de promotion des savoirs traditionnels que poursuit le projet d’essais précliniques relatif à l’A. afra soulève divers enjeux épistémologiques alors que les scientifiques et les amagqirhas (guérisseurs) et inyangas (herboristes) Xhosa profilent diverses notions d’efficacité. Aux côtés de ces derniers se retrouvent les herboristes rastafaris qui défendent également leurs savoirs traditionnels au sujet des plantes médicinales, dont ceux portant sur l’A. afra. Le parcours des herboristes rastafaris et leur herbe sacrée, la dagga (cannabis sativa, ganja), occupent un rôle particulier en lien avec l’A. afra, lequel sera ici esquissé. L’étude met en lumière les relations unificatrices qu’exerce la dagga au sein des pratiques phytothérapeutiques rastafaris, relations paradoxalement intensifiées par des rapports antagonistes avec le système bio-médico-légal sud-africain, et ce, dans un contexte de mondialisation. Il ne s’agit donc pas de rendre exotique le mouvement rastafari, mais bien d’en comprendre les articulations et les propositions qui puissent informer et défier les épistémologies scientifiques et biopolitiques dominantes actuelles. En conclusion, la façon de promouvoir les savoirs traditionnels sur les plantes en utilisant le parcours des essais cliniques scientifiques demeure très limitative. L’exploration de nouvelles voies de compréhension de l’efficacité des remèdes est plutôt suggérée.
Cited by
4 articles.
订阅此论文施引文献
订阅此论文施引文献,注册后可以免费订阅5篇论文的施引文献,订阅后可以查看论文全部施引文献