Affiliation:
1. Professeure, Département des sciences juridiques, Université du Québec à Montréal
Abstract
Au Québec, la direction de la protection de la jeunesse (DPJ) intervient majoritairement auprès de familles survivant dans la pauvreté ou l’extrême pauvreté alors qu’environ 45 % d’entre elles vivent de l’aide sociale et que plus de 50 % déclarent un revenu annuel de moins de 15 000 $. Il apparaît donc pertinent d’étudier la manière dont la Chambre de la jeunesse traite de la question de la pauvreté. Or, l’analyse de la jurisprudence de la Chambre de la jeunesse démontre qu’elle n’est presque jamais développée dans les décisions judiciaires, seulement mentionnée. En revanche, le discours présent dans la jurisprudence dénote de manière évidente une représentation de la famille largement fondée sur la reproduction des rôles sexués, donnant lieu à des traitements parentaux différenciés.
À partir d’un échantillon aléatoire de 100 décisions de la Chambre de la jeunesse, l’auteure analyse le discours jurisprudentiel sur les mères de la DPJ. Il s’avère que, si un ensemble d’enjeux récurrents se retrouvent dans la littérature scientifique sur les compétences parentales, d’autres relèvent plutôt d’une conception traditionnelle de la maternité. Ainsi, la jurisprudence étudiée fait généralement assumer aux mères la responsabilité du bien-être et du développement des enfants, peu importe la présence des pères et la réalité matérielle dans laquelle celles-ci se trouvent. En lien avec cette responsabilité, le tribunal émet des injonctions très claires au changement de comportement ou de mode de vie, dans certains cas au-delà de la compétence de la Chambre de la jeunesse et à l’encontre des connaissances scientifiques.
Cited by
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