Affiliation:
1. School of Humanities and Social Sciences, Deakin University, Locked Bag 20000, Geelong VIC 3220, Australia
Abstract
Les éleveurs nomades du plateau tibétain sont connus pour leur mode de vie axé sur l’élevage et leurs relations avec les animaux qui en découlent, principalement les yacks. Lorsqu’il s’agit des plantes, l’attention des chercheurs tend à se concentrer sur les aspects pratiques de la vie, à savoir les animaux domestiques, le régime alimentaire et la médecine. De ce point de vue, les éleveurs du Tibet ont une grande variété d’interactions avec des plantes qui non seulement apportent un complément à leur existence sur le plateau, mais leur permettent de la poursuivre. En dépit de cette attention et de ces connaissances pragmatiques, les nomades tibétains entretiennent d’autres relations avec des plantes, qualifiées de « sacrées » d’un côté et de « créatives » de l’autre. Les plantes sont sacrées — et par conséquent ne doivent pas être utilisées — lorsqu’elles poussent près des sources considérées comme la demeure des lu, créatures des eaux serpentiformes, et lorsque la plante elle-même est reconnue comme sacrée. Certaines plantes sont aussi le support de l’expression créative lorsque, par exemple, les femmes et les enfants se lancent dans des interactions et des activités imaginatives avec certains types de fleurs. Ces interactions moins soulignées avec les plantes élargissent notre compréhension des relations entre les nomades et les plantes sur le plateau tibétain, ces relations allant au-delà de ce qui est simplement utile ou nécessaire.
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