Abstract
Toute quête identitaire nous conduit forcément à un questionnement sur nos origines. Qu’est-ce qui nous distingue de nos proches? Quels sont nos premiers traits humains apomorphes? Quelle est la première instance de notre humanité? Plus généralement, en tant qu’êtres vivants, de quelle manière sommes-nous propulsés vers l’humanisation? La trajectoire des hominides nous parait ici centrale. Si, à l’évidence, l’ensemble des sciences humaines s’y intéressent, la sémiotique intervient principalement pour questionner notre phéno-réalité dans sa dimension biosémiotique (voire aussi paléosémiotique, archéosémiotique, etc.) Notre travail consiste ici à relever les éléments propres à cette trajectoire. Pourra-t-on mieux comprendre nos traits singuliers en étudiant leur inimitabilité? La robotique humanoïde, toujours incapable malgré ses prétentions de reproduire l’être humain, pourrait-elle nous aider à y voir plus clair? En opposant biosémiose et robosémiose, cet article propose de faire un pas dans ce débat, dont l’enjeu consiste à déceler en nous le trait humain le plus significatif et à saisir comment l’inégalable summum de notre humanité pourrait enfin se dévoiler.