Affiliation:
1. Doctorante au Centre Max Weber, Université Lumière Lyon 2, nadia.mounchit@univ-lyon2.fr
Abstract
Cadre de la recherche : S’inscrivant dans
une recherche interrogeant les effets de l’expérience migratoire sur les
parcours conjugaux, cet article s’intéresse aux modalités des réagencements
observés. Si la lecture des travaux existants amène au constat des répercussions
inégales du départ sur les rapports de genre (entre contraintes et espaces
d’autonomie, notamment pour les femmes), la question du « comment » des
transformations à l’œuvre reste encore à explorer (Catarino et Morokvasic,
2005).
Objectifs : En abordant l’espace conjugal
comme un lieu traversé par des rapports de pouvoir, il s’agit de voir comment la
situation migratoire intervient dans la formulation des règles de la vie
conjugale et de quelles manières elle forme une ressource à disposition des
individus dans le cadre des rapports de force conjugaux.
Méthodologie : Ce travail s’appuie sur
les résultats d’une recherche doctorale principalement basée sur la conduite de
quarante entretiens biographiques menés auprès de femmes émigrées d’Afrique de
l’Ouest et centrale résidant en France.
Résultats : Trois modes de mobilisation
de la situation migratoire, par les migrantes elles-mêmes ou par leur conjoint,
ont été mis au jour : la migration comme lieu d’un cadre normatif pourvoyeur
d’autres « règles du jeu » à faire valoir dans le couple et ses pratiques ;
comme lieu d’une dette administrative imposée à un(e) conjoint(e)
rejoignant(e) ; ou comme projet alternatif à une situation conjugale
insatisfaisante. Ces usages de la migration se cristallisent autour d’enjeux
d’autonomie.
Conclusions : La ressource migratoire se
voit sollicitée comme levier d’action pour modifier, concrètement, les formes de
la vie conjugale.
Contribution : Il est ici question de
mettre en relief les résonances de l’expérience migratoire dans l’espace
conjugal, invitant à la compter parmi les ressources mobilisables par les
individus.
Subject
Social Sciences (miscellaneous),Anthropology,Social Psychology
Reference58 articles.
1. Adjamagbo, A., P. Aguessy et A. Diallo. 2014.
« Changements matrimoniaux et tensions conjugales à Dakar », dans Le mariage en Afrique. Pluralité des formes et des
modèles matrimoniaux, sous la dir. de R. Marcoux et P. Antoine,
Presses de l’Université du Québec, p. 206-229.
2. Antoine, P. et R. Marcoux. 2014. « Pluralité des formes et
des modèles matrimoniaux en Afrique. Un état des lieux », dans Le mariage en Afrique. Pluralité des formes et des
modèles matrimoniaux, sous la dir. de R. Marcoux et P. Antoine,
Presses de l’Université du Québec, p. 1-18.
3. Barou, J. 1996. « Évolution des familles africaines
immigrées en France », Écarts d’identité, no 77, p.
21-22.
4. Barou, J. 2002 (1991). « Familles africaines en France :
de la parenté mutilée à la parenté reconstituée », dans Jeux de familles, sous la coord. de M. Segalen, Paris,
CNRS Éditions, p. 157-171.
5. Beauchemin, C., C. Borrel et C. Régnard. 2013. « Les
immigrés en France : en majorité des femmes », Population & Sociétés, no 502.