Jeu problématique en France : une première enquête nationale
-
Published:2014-10-14
Issue:2
Volume:12
Page:1-19
-
ISSN:1703-8847
-
Container-title:Drogues, santé et société
-
language:
-
Short-container-title:dss
Author:
Costes Jean-Michel1, Kairouz Sylvia2, Pousset Maud3
Affiliation:
1. Directeur des études, Observatoire des jeux 2. Professeure agrégée, Département de sociologie et d’anthropologie, Université Concordia 3. Directrice, Observatoire français des drogues et des toxicomanies
Abstract
Avant l’enquête nationale sur les jeux de hasard et d’argent (JHA) de 2010, la France ne disposait pas de mesure de la prévalence du jeu et du jeu problématique dans la population. Objectif : Cette étude présente un premier portrait des JHA en France, décrivant le profil sociodémographique des joueurs courants, les pratiques de jeu des joueurs dits assidus, c’est-à-dire de joueurs qui jouent fréquemment et qui dépensent beaucoup, ainsi que les associations entre les problèmes de jeu et l’usage de substances psychoactives. Méthodologie : Un module sur les pratiques de JHA fut introduit dans l’enquête nationale Baromètre santé. Lors d’une entrevue téléphonique, les participants répondaient à des questions au sujet de la fréquence à laquelle ils jouent et au sujet de la quantité d’argent qu’ils dépensent au jeu. On a mesuré la gravité des problèmes de jeu en utilisant l’indice canadien de jeu excessif (ICJE) et des mesures sur la consommation de substances psychoactives. Participants : L’enquête générale a été menée en 2010 auprès d’un échantillon représentatif de 25 034 répondants âgés de 18 à 75 ans. Résultats : Les résultats révèlent que près de 12 % de la population générale est constituée de joueurs assidus qui ont joué 52 fois ou plus ou qui ont misé 500 euros ou plus au cours des 12 derniers mois. La proportion de joueurs excessifs parmi les joueurs assidus est estimée à 3,7 % et celle des joueurs à risque modéré à 7,1 %. Ces joueurs problématiques sont plus souvent des hommes issus de milieux socioéconomiques modestes. L’enquête met en évidence une relation significative entre les pratiques de jeu les plus à risque et la consommation problématique d’alcool, de tabac ou de cannabis. Conclusion : L’inclusion d’un ensemble élargi de conduites de jeux de hasard et d’argent à d’autres pratiques de santé assurera une meilleure compréhension des facteurs de risques et de vulnérabilité au jeu problématique.
Publisher
Consortium Erudit
Reference49 articles.
1. Australian Government Productivity Commission (1999). Australia’s gambling industries, (Report No. 10). Canberra AusInfo. 2. ARJEL (2011). Indicateurs de supervision, données trimestrielles T1 2011. ARJEL. 3. Barnes, G. M., Welte J. W., Hoffman J. H., & Dintcheff, B. A. (2005). Shared predictors of youthful gambling, substance use, and delinquency. Psychology Addictive Behaviours, 19(2), 165-174. 4. Bastiani, L., Gori, M., Colasante, E., Siciliano, V., Capitanucci, D., Jarre, P., & Molinaro, S. (2011). Complex factors and behaviors in the gambling population of Italy. Journal of Gambling Studies, 29(1), 1-13. 5. Battersby, M. W., Thomas, L. J., Tolchard, B., & Esterman, A. (2002). The South Oaks Gambling Screen: A review with reference to Australian use. Journal of Gambling Studies, 18(3), 257- 271
Cited by
2 articles.
订阅此论文施引文献
订阅此论文施引文献,注册后可以免费订阅5篇论文的施引文献,订阅后可以查看论文全部施引文献
|
|