Affiliation:
1. Institut interuniversitaire de recherches sur les populations (IREP)Département des sciences humainesUniversité du Québec à Chicoutimi
Abstract
S’appuyant principalement sur plusieurs corpus de données orales, l’article analyse la sexualité dans le couple paysan saguenayen entre 1860 et 1930 en tant qu’elle s’inscrivait dans un important rapport social. Les données utilisées livrent des aperçus détaillés sur divers aspects de la sexualité avant et dans le mariage, notamment la grande ignorance chez les jeunes, la force des interdits et la flexibilité, sinon les contradictions, des règles morales selon qu’elles s’appliquaient à l’homme ou à la femme. Il en ressort que celle-ci était, de diverses façons, l’objet d’une violence psychologique et physique.Au chapitre de la contraception, l’analyse présente un éventail de techniques et moyens utilisés même en régime de fécondité dite naturelle. Elle démontre l’existence, chez la femme, d’une volonté précoce de limiter le nombre des naissances et d’opposer une certaine résistance à la norme sociale et morale. Mais cette volonté ne transparaît pas (ou très peu) dans les mesures du niveau de fécondité en raison du caractère généralement inefficace des recours utilisés.Le texte explore aussi le rapport social régissant les comportements sexuels dans le mariage. Une importante distinction est proposée entre la sexualité proprement dite, qui serait sous le contrôle de l’homme principalement (fréquence, modalités des rapports), et la procréation, dont la responsabilité relèverait surtout de la femme. Celle-ci se trouverait ainsi coincée entre les attentes du mari à l’échelle microsociale et les impératifs de l’Église et de l’État à l’échelle macrosociale. L’auteur pense qu’en définitive, la domination de la femme découlait plus de facteurs sociétaux que de la dynamique conjugale proprement dite.
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