Abstract
Cet article tente de montrer dans un premier temps comment on a exclu les femmes de tout rôle actif dans la théorie de l’alliance : — par l’universalisation abusive de l’échange des femmes, — par la naturalisation des différences sexuelles et le présupposé qu’il existerait une solidarité naturelle de sexe qui interdirait d’être échangé et échangiste dans une même société, — enfin, par l’ignorance des formes dominées d’échange ou l’a priori qu’elles ont la même structure que la forme dominante. L’anthropologie des rôles sexuels est profondément inégale : alors que l’on a fait appel à ces formes dominées d’échange pour expliquer que l’échange des hommes n’était finalement pas vraiment un échange d’hommes ou au pire qu’il était aux mains des hommes, la mise à jour de ces formes dominées d’échange a rarement été effectuée dans le cas des femmes. La deuxième partie de cet article est consacrée à ces structures dominantes et dominées d’échange chez les Guidars du Cameroun septentrional.
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