Affiliation:
1. Institut des relations internationales du Cameroun, Université de Yaoundé II, Yaoundé, Cameroun
Abstract
La négociation constitue l’un des principes régulateurs des organisations internationales. Bien que largement étudiée en termes matériels (climat, commerce, armement, etc.), elle concerne aussi les conquêtes de postes internationaux, où il arrive de voir des États négocier en faveur de certains de leurs partenaires. Notre article traite justement du cas de l’Organisation internationale de la Francophonie (oif), et analyse l’option française d’une négociation du consensus en faveur du Rwanda à l’occasion de l’élection au secrétariat général de cette organisation en 2018. Après une précision conceptuelle sur la notion de « négociation pour autrui » en Relations internationales, notre texte revient sur les variables historiques des élections à ce poste, avant de dérouler les stratégies opérationnalisées par la France en 2018. On en apprend que le pilotage du multilatéralisme francophone repose sur une démarche hégémonique de la France, facilitée à la fois par des divisions régulières entre Africains, une relative prudence canadienne et une quasi-indifférence des pays asiatiques de la Francophonie. Tout cela oblige la France à tenir une articulation flexible entre ses intérêts, ceux de ses partenaires, et les principes et valeurs portés par cette organisation.