Author:
Kanter Daniel,Bolender Yves,Rapin Christophe,Filleul Marie-Pierryle
Abstract
Introduction : Les alliages à base de nickel-titane-cuivre sont censés
exprimer un effet mémoire de forme : refroidis en phase basse température puis soumis à
une déformation apparemment plastique, ils devraient retrouver leur forme initiale par
simple réchauffage en phase haute température. Les alliages à base de nickel-titane
peuvent présenter différentes phases cristallographiques : martensite, austénite et une
phase intermédiaire inconstante, la phase R. L’effet mémoire de forme est généralement
associé à la transformation de martensite en austénite mais il peut aussi accompagner la
transformation de phase R en austénite. Les températures buccales n’étant pas compatibles
avec un alliage totalement martensitique, la présente étude vise, pour le 35° Copper
Ni-Ti®,
à rechercher la présence de phase R aux températures buccales et donc la possibilité
d’exploiter l’effet mémoire de forme de la phase R en clinique. Matériels et
méthodes : Trente fils 35° Copper
Ni-Ti®
provenant de deux lots distincts ont été consécutivement examinés par calorimétrie
différentielle à balayage en cycles partiels, limités aux températures rencontrées dans la
cavité buccale (de 0 °C à 50 °C). La présence d’une phase cristallographique intermédiaire
a été recherchée sur les thermogrammes. Les températures de transformation ont été
déterminées et les deux lots ont été comparés par le test U de Mann et Whitney.
Résultats : Au chauffage, tous les fils sont passés directement de
martensite en austénite. Af (moyenne = 33,5 °C, écart-type = 0,8 °C) était
généralement inférieure à la température indiquée par le fabricant et une différence
statistiquement significative (p ≤ 0,01) a été observée entre les deux lots.
Conclusions : La présence de phase R n’a pas été détectée et les
températures de transformation n’étaient pas constantes. Cette étude met en question la
réalité clinique d’un effet mémoire de forme pour les fils 35° Copper
Ni-Ti®.