Abstract
En climat méditerranéen, l’évapotranspiration potentielle est forte, en particulier durant la saison estivale. Elle coïncide avec une période de faible pluviosité. Si celle-ci perdure durant des phases de forte évapotranspiration, elle peut avoir de graves conséquences sur les activités agricoles très consommatrices en eau pendant leur période de croissance. Une étude de la sécheresse atmosphérique dans le secteur du Gardon est réalisée à partir de l’indicateur des séquences sèches. Premièrement, une étude historique permet d’identifier les grands évènements de sécheresse dans le bassin du Gardon entre 1900 et 2019. Puis une analyse sur l’effet du seuil de pluie pour caractériser les précipitations utiles est proposée. Différentes définitions du jour sec sont testées pour calculer les séquences sèches entre 2000 et 2019. L’utilisation d’un seuil d’évapotranspiration réelle ou d’évapotranspiration potentielle, par rapport à un seuil de 1 mm, modifie à probabilité d’occurrence égale la saisonnalité et la géographie de l’intensité des séquences sèches. Les seuils d’évapotranspiration réelle et d’évapotranspiration potentielle produisent des évènements plus intenses qu’un seuil de 1 mm. L’intensité des séquences sèches est sous-estimée avec un seuil de 1 mm pour les évènements des mois de printemps mais surtout pour ceux de début d’été. Sont identifiés à risque, quel que soit le seuil retenu, les secteurs du sous-bassin de la Salindrenque et la partie la plus aval du bassin du Gardon. Elles sont touchées à probabilité d’occurrence égale par des intensités plus importantes pour les évènements de moyenne et de forte intensité que le reste du bassin. La comparaison des distributions statistiques en fonction du seuil retenu montre que, à défaut d’avoir une valeur d’évapotranspiration réelle pour déterminer les précipitations utiles, le seuil 1 mm reste plus pertinent qu’un seuil d’évapotranspiration potentiel.