Abstract
L’apprentissage des expressions idiomatiques françaises (EI) représente souvent un défi pour les apprenants étrangers en raison de leur non-compositionnalité sémantique et de leurs contraintes syntaxiques. Cependant, toutes les EI ne présentent pas la même difficulté, et l’influence de la L1 des apprenants est un aspect crucial dans l’acquisition d’une langue étrangère. Des études antérieures ont montré que les connaissances des EI en L1 peuvent faciliter ou compliquer l’apprentissage des EI en L2. Cette recherche se penche sur la question de savoir si ces observations basées sur les langues indo européennes sont appliquables à des langues distantes, sans rapprochement linguistiques ou culturelles, comme c’est le cas entre le chinois et le français.
Pour mieux comprendre l’apprentissage des EI en L2 dans le cas où la L1 et la L2 sont éloignées, nous avons mené une étude expérimentale avec 39 apprenants chinois de niveau intermédiaire en français. Les résultats de cette étude suggèrent que, malgré l’éloignement entre les langues, l’équivalence interlinguistique joue un rôle dans l’efficacité de la compréhension et de la production des EI. Cependant, l’effet de ce facteur se manifeste de manière différente par rapport aux études sur des langues indo européennes, soulignant l’importance de prendre en compte les spécificités des langues distantes dans le processus d’apprentissage de ces expressions.