Abstract
La phonologie diachronique du français est caractérisée par plusieurs processus de palatalisations : ① une proprement pan-romane qui affecta les occlusives dentales et vélaires lorsque suivies d’un yod, p. ex. DIURNÁTA‘le travail d’un jour’→ afr. jornee [d͡ʒoʁneə] à fr. journée [ʒuʁne], ② une palatalisation, fréquente dans les langues romanes, des vélaire devant voyelles antérieures, mais donnant des résultats variables selon la langue, notamment en français, ex. CENTUM ‘cent’ à afr. cent [t͡sɛñ], fr. cent [sɑ], mais l’it. cento [t͡ʃɛn.to], et ③ une palatalisation « française » des séquences et , ex. cane à afr. chien [ʧjɛñ], fr. chien [ʃjɛ]. Dans cette communication, nous évaluons le comportement distinct de ces deux dernières palatalisations, notamment l’aboutissement de la vélaire sourde à /t͡s/ en afr. lors de la palatalisation « romane », mais à /t͡ʃ/ et la voisée /d͡ʒ/ dans la palatalisation « française ». Cette dernière est généralement expliquée par une antériorisation conditionnée du /a/ tonique libre vers [æ], un changement incapable d’expliquer les palatalisations devant le /a/ atone devenu cheva et devant les /a/ entravée. Nous défendons une influence du substrat gaulois lors des deux premières palatalisations, tandis que la la dernière serait spontanée, une conséquence des origines latines et prélatines de ces consonnes.
Reference61 articles.
1. Ascoli G.-I. (1873). Archivio Glottologico italiano, diretto da G. J. Ascoli. Cam. Loescher.
2. Variation in element theory
3. Bourciez É. (1930). Précis historique de phonétique française (7e éd.). Paris: Klincksieck.
4. Bourciez É. (1955). Précis historique de phonétique française (8e éd.). Paris: Klincksieck.