Abstract
L’errata est indissociable du texte écrit, mais il n’a pour l’instant pas fait l’objet d’études de la part des recherches sur l’écrit. Adoptant une perspective de génétique et de linguistique textuelle, l’article tente de remédier à cette absence d’intérêt. La première partie est consacrée à la description et à la définition de l’errata comme une liste visant à corriger ou compléter un texte déjà imprimé, sans que les éléments indiqués comme fautifs ne relèvent nécessairement de l’impression (ce qui est la définition commune de l’errata). Ensuite, les quatre opérations de corrections consignées dans la liste sont décrites et exemplifiées. Il faut cependant nuancer la correction permise par l’errata : elle n’est que potentielle et c’est au lecteur de l’effectuer. Dans une dernière partie, la contribution s’intéresse à la manière dont l’errata transforme notre représentation du texte imprimé. D’une part, l’édition complétée par un errata se trouve dans un état intermédiaire entre une première et une deuxième édition : il y a des modifications ou variations, mais elles ne sont pas directement intégrées au texte. D’autre part, la présence d’un errata indique que le texte a été imprimé puis corrigé : elle met en évidence la fabrication d’un tout sous forme d’objet imprimé en faisant apparaître la temporalité inhérente au processus d’impression et d’édition.
Reference30 articles.
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2. Auteur(s) et acteurs de la genèse
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