Abstract
Clitiques exceptés, la position de l’objet direct est résolument post-verbale en français actuel, l’antéposition qui était possible dans un certain nombre de cas en français ancien ayant subi un déclin graduel. A partir de deux corpus de données diachroniques calibrées pour la région et le type de texte, on montre que ce déclin est influencé par deux dimensions, la configuration verbale et le type d’objet. D’une part, c’est d’abord avec le verbe conjugué simple que se perd l’antéposition de l’objet, pour se réduire ensuite avec le verbe composé, et se maintenir avec les verbes non-conjugués. D’autre part, l’antéposition cesse de se manifester avec les groupes nominaux, puis avec les déictiques courts, pour se limiter à un petit nombre de quantifieurs. Le parcours identifié ouvre les perspectives des rapports entre syntaxe et prosodie.
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4. L’antéposition de l’objet nominal dans La chanson de Roland
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