Abstract
Ce texte s’intéresse à la constitution d’un collectif associatif en tant qu’ensemble de pratiques langagières situées. Dans les associations, la cohésion du groupe s’opère autour d’un projet et de valeurs communes, fixés par des textes institutionnels. Or ces textes ont un pouvoir d’action et de coordination des activités sociales. L’ethos discursif formé dans ces textes, et ses reprises en écho par les membres de l’association, produisent le collectif, manifestent l’appartenance au groupe et ordonnent les relations entre les personnes présentes. Nous étudions ici les effets praxéologiques de cet ethos discursif, à partir d’un corpus de textes écrits et d’interactions orales, constitué au cours d’une étude ethnographique de longue durée dans une association parisienne qui accueille des personnes migrantes et sans domicile.