Abstract
De quelle manière les processus d’écriture peuvent-il peser sur la structure d’un récit médiatique ? Et quel rôle y jouent les idéologies langagières des journalistes ? Pour répondre à ces questions, la présente contribution propose une analyse de cas, à partir de données récoltées dans une salle de rédaction. D’une part, elle décrit les méthodes d’écriture permettant aux journalistes de produire un récit cohérent à partir de fragments de texte. Elle montre le rôle crucial de la mise par écrit de l’oral. Dans le cas étudié, la mise en paragraphe conduit à l’assignation progressive de fonctions narratives aux différents fragments d’un même témoignage. D’autre part, la contribution rend compte des motivations qui participent aux choix rédactionnels, celles-ci sont redevables d’idéologies langagières qui tendent à privilégier l’intelligibilité des textes sur leur authenticité. La fabrication du récit médiatique se révèle être davantage le fruit d’une orientation collective vers un prototype culturellement attendu que le résultat des choix rédactionnels d’un seul individu.
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