Abstract
Recourir au non-dit permet d’en dire plus qu’avec les mots, et souvent de se faire comprendre bien plus clairement qu’avec ces derniers, notamment parce que le sous-entendu, réalisé grâce à l’intonation expressive : échappe à un grand nombre des contraintes sociétales et relationnelles auxquelles la dimension verbale de la langue est soumise ; est à la fois rapide, discret ; dégage un signifié pragmatique riche et subtil. On nomme signes vocaux ces ensembles signifiants-signifiés opérant dans l'implicite de l'énonciation et émis volontairement. À partir d’une approche empirique, cet article : décrit les critères à respecter pour asserter que ces objets sonores correspondent à des unités linguistiques au même titre que les mots : expose les indices acoustiques de leurs signifiants (nature, usage) ; analyse leurs extensions ; sonde leur degré d'autonomie ou de dépendance face aux contraintes des composantes phonologique, phonétique et intonosyntaxique ; évalue l’importance du déploiement de leurs signifiés par rapport au discours lexical sur lequel s'actualisent leurs signifiants.